JO Paris 2024 – Chez nos voisins: Centrafrique, le Sport comme moteur d’insertion des jeunes

Présente à Paris avec quatre athlètes -déjà éliminés-, la République Centrafricaine a lancé sa mise à niveau des infrastructures. Elle mise aussi sur l’insertion des jeunes par le Sport. Décryptage.
Lundi 5 août en soirée, quelque part au Village olympique. Réunie dans son petit QG, la “Team RCA” débat comme chaque jour. Au menu, les questions d’intendance de la délégation et déjà, le premier bilan des JO.
Un bilan rapidement dressé avec l’élimination précoce des quatre athlètes engagés. Porte drapeau de la délégation, la judokate Nadia Matchiko Guimendego, vice-championne d’Afrique en -63 kg a été sortie dès son premier combat.
De son côté, le sprinteur Hervé Toumandji (100m) a disparu dès les préliminaires. Enfin, Marine Tracy Andet (50 m nage libre) et Terence Tengue (100m nage libre) n’ont pas créé d’exploit non plus.
Président du Comité national olympique et sportif de la Centrafrique, Gilles-Gilbert Gresenguet le confesse sans détour : « Nos athlètes n’ont pas encore le niveau requis pour prétendre à un podium olympique.
Nous leur avons juste demandé de participer et de combattre de toutes leurs forces pour l’honneur du pays ».
Au-delà de cette -bien modeste- participation à Paris 2024, le Président du CNOSC justifie l’effondrement du sport centrafricain par « les affres de la crise militaro-politique qui ont fortement endommagé nos infrastructures sportives et détourné l’intérêt des jeunes de la pratique du sport ».
Conscient de l’impact du sport dans l’épanouissement de la jeunesse et du rayonnement du pays, le Président de la République, Faustin-Archange Touadéra s’est déplacé à Paris, à l’invitation du Chef de l’Etat français Emmanuel Macron pour assister à la cérémonie d’ouverture des JO 2024.
Une fois sur place, le Président a défendu en personne le dossier de son pays auprès du CIO mais aussi de la FIFA, qui dispose d’un bureau à Paris.
Gressenguet poursuit : “Une délégation de la FIFA est attendue à Bangui dans les prochains jours afin de statuer sur la réouverture du stade national Barthélémy-Boganda de Bangui”.
L’idée est naturellement de permettre aux équipes nationales de rejouer enfin leurs rencontres à domicile plutôt que dans un pays voisin, pour le grand bonheur des fans et l’honneur de la nation ».
Le Président du CNOSC poursuit : « En réponse aux préoccupations du Chef de l’Etat, le président du CIO Thomas Bach s’est aussi engagé à soutenir le financement de programmes d’éducation olympique.
L’enjeu est de reconnecter les jeunes Centrafricains non seulement avec le sport mais aussi surtout avec les valeurs olympiques en lien avec celles de la citoyenneté, dans un contexte de criminalité juvénile ”.
A Bangui et ailleurs, les infrastructures du pays portent toujours les stigmates de la guerre et toutes les plateformes du pays sont détruites.
Mais avec le retour de la paix, la Centrafrique procède enfin à la rénovation des temples du sport et à la construction de nouvelles arènes.
« Le mythique centre de basketball Martin Ngoko fait partie de ce programme. La réfection du Palais des sports est lancée, se félicite le dirigeant sportif. Aussi, dans les provinces, l’Etat a lancé la construction d’infrastructures de proximité ».
La formation des ressources humaines tient forcément une place importante : « Près de 120 personnels sont formés chaque année dans les domaines de l’administration du sport et de la technique, à Lausanne, à Montréal et à l’académie internationale d’Olympie ».
Les JO de Los Angeles, en 2028, font naturellement partie des préoccupations. « La RCA lancera dès janvier 2025 un nouveau programme de bourses olympiques en faveur de ses meilleurs athlètes”, précise le Président Gressenguet.
Autant de défis d’avenir pour la Centrafrique, bien déterminée à multiplier les opportunités d’insertion sociale pour sa jeunesse à partir des programmes de développement du sport.
Samuel BIYONG
Mag CNOSC – Cameroun
#PARISMEDIAS2024
