JO Paris 2024 – En coulisses: Incubasport accompagne la reconversion des sportifs africains

Destiné aux sportifs de haut niveau originaires d’Afrique en reconversion professionnelle, le promoteur d’Incubasport décode le mode de fonctionnement du programme, dont le lancement est imminent au Mali.

Ancien footballeur amateur, Abdoulaye Sidibé est le fondateur de Workingfit, une agence de marketing sportif et un centre de formation porteur de Incubasport.

Présent durant les JO sur la Station Afrique, le Franco-malien fournit des détails sur ce programme innovant.

« Incubasport, c’est le bootcamp intensif de trois mois conçu pour accompagner les athlètes en reconversion professionnelle en tant que formateurs sportifs certifiés.

Le programme comprend une formation théorique approfondie sur les principes fondamentaux de la pédagogie, de l’andragogie, de la création de contenu et de l’évaluation.

Mais également, un développement pratique et concret sur des compétences d’animation et de transmission du savoir à travers des mises en situation et des exercices pratiques », a-t-il confié.

Il y est aussi question d’immersion dans le monde professionnel de la formation sportive grâce à des stages, des projets avec des entreprises partenaires et des rencontres avec des experts du domaine.

« Les bénéficiaires bénéficieront d’un accompagnement individualisé et bienveillant de la part de nos formateurs expérimentés, qui les guideront tout au long de leur parcours de reconversion ».

« Métiers porteurs d’avenir »

S’agissant des débouchés, Abdoulaye Sidibé assure qu’ils sont variés et porteurs. « Après leur formation, les bénéficiaires sont déployés comme consultants ou mentors dans nos différents programmes.

L’idée, c’est de leur assurer des revenus et un avenir après leur carrière sportive. Ils seront en mesure de se spécialiser dans le domaine de leur choix et de s’épanouir dans une multitude de métiers porteurs d’avenir ».

Il a notamment évoqué les secteurs de moniteur indépendant pour encadrer des activités sportives dans des clubs, de coach sportif pour proposer des séances d’entraînement personnalisées à une clientèle individuelle ou en groupe ; de préparateur physique ou d’entreprenariat où ils pourront aussi développer des compétences en exploitant leur expertise et leur passion.

En plus des sportifs d’élite, le programme est également ouvert à toutes les personnes ayant un projet de reconversion professionnelle lié au sport, selon le patron de Workingfit qui a apporté une estimation sur le nombre de bénéficiaires.

« Nous avons soufflé notre septième bougie le 24 juillet dernier. Pendant ce temps, plus de 600 personnes sont passées entre nos mains et qui ont réussi à se reconvertir et à vivre dignement aussi bien en Afrique que dans d’autres continents ».

Témoignages de bénéficiaires

Rencontrés à la station Afrique, deux des bénéficiaires ont apporté leurs témoignages. Il s’agit de Djibi Banor et de Hawa Camara.

L’ancien footballeur professionnel franco-sénégalais a révélé que c’est grâce à ce programme qu’il a pu créer son association. « Elle est basée en France, mais nous comptons l’exporter au Sénégal, au Mali et en Guinée.

Nos activités sont axées sur l’art, la culture et le sport. Nous organisons beaucoup d’évènements et nous nous préparons pour les Jeux de la Jeunesse 2026 à Dakar », a-t-il ajouté.

Pour sa part, la judokate française d’origine guinéenne a affirmé concilier ses activités sportives avec sa formation sur la reconversion professionnelle.

« Je suis toujours en activité, mais je pense à l’après-carrière. Car une fois à la retraite, on se retrouve seul sans grande orientation. C’est le moment où on a plus besoin d’aide que quand on est en activité », a-t-elle souligné.

Selon l’initiateur, le programme sera introduit au Mali dans les prochaines semaines.

« Alors que c’est déjà en exécution en Côte d’Ivoire et au Sénégal, Incubasport n’est toujours pas au Mali parce qu’on manquait de connexion. Mais tout récemment, nous avons signé une convention avec l’organisation Baromètre pour introduire le programme au Mali.

En plus, nous avons échangé avec des sportifs comme Marine Camara qui sont très intéressés. Notre challenge est de coacher un plus grand nombre de sportifs maliens, olympiens ou pas.

Il s’agit de les aider à renforcer leurs compétences pour accompagner les futurs talents et garantir une chaîne de transmission de haut niveau en lien avec le sport », a-t-il conclu. La formation Incubasport est payante et éligible à différents dispositifs de financement de la formation professionnelle.