San Pedro : 22 structures sanitaires illégales fermées.

Une mission de contrôle menée du 9 au 13 décembre 2024 par la Direction des établissements privés de la santé (DEPPS) a révélé une situation sanitaire préoccupante dans les départements de San Pedro et de Tabou. Supervisée par la directrice de la DEPPS, Dr Bitty Marie-Josèphe, cette mission a permis d’identifier des pratiques dangereuses et un non-respect criant des normes dans la majorité des établissements sanitaires privés (ESPr). Le rapport final a été présenté par le sous-directeur de la DEPPS, Dr Yeboué Jean-Jacques.
Sur les 31 structures contrôlées, 29 opèrent en dehors de tout cadre légal, avec 27 cas recensés à San Pedro et deux à Tabou. L’équipe de la DEPPS a procédé à la fermeture immédiate de 22 de ces établissements et a adressé des mises en demeure à sept autres (cinq à San Pedro et deux à Tabou). Un seul établissement conforme aux normes à San Pedro a été félicité pour son respect des réglementations.
Ces chiffres viennent confirmer une situation déjà constatée en 2022, lorsque 74 établissements non autorisés avaient été identifiés dans la région de San Pedro, sur une centaine ciblée. L’objectif de ces opérations reste l’assainissement du secteur et l’élaboration d’une cartographie précise des établissements sanitaires privés.
Des manquements graves et un personnel non qualifié
Les inspections ont révélé des locaux insalubres, inadaptés aux soins, et une gestion déplorable des déchets sanitaires. Parmi les structures ciblées figurent plusieurs “piqûteries”, des établissements non conventionnels installés anarchiquement dans des environnements insalubres, souvent gérés par du personnel sans qualification médicale.
Ces pratiques engendrent des conséquences dramatiques pour les populations. « Ces établissements, bien que proches des populations, causent de nombreux dégâts, allant jusqu’à provoquer des décès », a déploré Dr Bitty Marie-Josèphe lors d’une réunion de sensibilisation avec les personnels des ESPr. Elle a rappelé les sanctions pénales encourues en cas de violation des normes sanitaires.
Un suivi nécessaire pour éviter les récidives
Malgré les décisions de fermeture, certains promoteurs rouvrent leurs établissements après le départ des équipes de contrôle. Pour pallier cette situation, la DEPPS recommande un suivi rigoureux des fermetures par les autorités locales et la mise en place de contrôles réguliers.
Depuis le lancement de l’opération de contrôle, plus de 2.000 établissements illégaux ont été fermés à travers le pays.
Des types d’établissements bien distincts
La mission de la DEPPS a permis de catégoriser les structures en deux types : les établissements conventionnels et non conventionnels. Les premiers incluent cliniques, maternités et centres de soins enregistrés, mais certains manquent encore d’agrément. Ces derniers ont la possibilité de régulariser leur situation.
Les structures non conventionnelles, quant à elles, ne respectent aucun critère de classification. Elles opèrent souvent sans infrastructure adéquate, hygiène appropriée, ou personnel qualifié. Ces établissements sont systématiquement fermés pour protéger la santé publique. La DEPPS s’engage à poursuivre ces contrôles afin de garantir des soins de qualité à la population. Cette opération témoigne de la volonté des autorités sanitaires de renforcer la réglementation dans un secteur où la santé des citoyens est en jeu.