32e Journée mondiale de la liberté de la presse : une liberté à géométrie variable dans les régions

Chaque 3 mai, le monde entier célèbre la Journée internationale de la liberté de la presse, cette liberté fondamentale qui garantit le droit du public à l’information, et qui érige les médias en quatrième pouvoir. Mais dans bien des régions, notamment à l’intérieur des pays comme la Côte d’Ivoire, cette liberté reste encore théorique, fragile et conditionnée.
La presse, censée être un contre-pouvoir, se retrouve souvent réduite au silence ou instrumentalisée. Nombre de journalistes de l’intérieur du pays évoluent dans une précarité alarmante, sans contrat formel, sans sécurité sociale, sans respect de la convention collective censée encadrer leur métier. Une situation qui rend ces professionnels vulnérables aux influences extérieures.
Quand les salaires ne permettent pas de vivre décemment, certains se tournent vers des « soutiens » politiques ou économiques. Dès lors, la neutralité s’efface peu à peu, et l’autocensure s’installe. Par crainte de fâcher un élu local ou de perdre un appui financier, certaines vérités sont tues, certains scandales étouffés, certaines enquêtes évitées.
Il devient alors difficile de parler d’une véritable liberté de la presse dans ces conditions. Car la liberté ne se limite pas à l’absence de censure directe ; elle inclut aussi la possibilité pour les journalistes de travailler en toute indépendance économique et éditoriale.
En ce 3 mai, posons-nous la vraie question : Peut-on parler de liberté quand l’information dépend des intérêts de ceux qui la financent ?
Si nous voulons une presse libre, crédible et forte, nous devons aussi garantir la dignité sociale des journalistes, notamment ceux qui travaillent loin des grands centres urbains. La liberté de la presse commence par la liberté du journaliste de vivre de son métier, sans crainte ni dépendance.